Le brown-out, nouveau syndrome de souffrance au travail

23 octobre 2019

Avez-vous déjà entendu parler du brown-out ? Ce syndrome fait beaucoup parler de lui en ce moment et été mis en évidence dans le livre “Le brown-out, quand le travail n’a plus de sens” du docteur François Baumann. En quoi consiste exactement le brown-out et, surtout, comme l’éviter ?

La définition du brown-out

Le brown-out est un syndrome de souffrance au travail qui peut être difficile à identifier. Il concerne le fait de ne plus trouver aucun sens et aucun intérêt à son travail. Il a été cité pour la première fois par l’anthropologue américain David Graeber en 2013. Dans sa tribune “Du phénomène des jobs à la con”, l’homme avait déclaré : “Au lieu de réduire les heures de travail pour que les gens aient plus de temps libre, on a préféré inventer des métiers qui ne servent à rien ».

Ne pas confondre avec burn-out et bore-out

Il ne faut pas confondre le brown-out avec le burn-out et le bore-out, même si certains des symptômes sont associés. Pour rappel, le burn-out survient lorsqu’une personne se retrouve débordée par son travail et n’arrive plus à assumer, aussi bien physiquement que psychiquement, les tâches qu’elle doit assumer. Le burn-out peut avoir des conséquences très graves, allant de l’épuisement chronique à la dépression. Quant au bore-out, il s’agit d’un terme qui est apparu plus récemment. Il concerne l’ennui au travail poussé à son paroxysme. Celui qui en souffre finit par subir une baisse d’estime de soi, un pessimisme et une déprime qui le minent.

L’origine du mal

Le brown-out vient du fait que certains postes semblent aujourd’hui privés de sens. Ils concerne souvent des cadres qui se voient retirer leurs missions et sont dans le flou par rapport à leurs tâches actuelles. Ils ne comprennent pas l’intérêt de leur poste et n’arrivent pas à se projeter dans le futur. Insidieusement, le brown-out provoque un désinvestissement total dans le travail et une désillusion profonde qui peut même empiéter sur la sphère personnelle à terme. 

Est-ce que je souffre de brown-out ?

Le brown-out est associé à certains symptômes qui surviennent en général progressivement. Vous souffrez probablement de brown-out si plusieurs de ces affirmations vous concernent :

  • Je travaille en mode pilote automatique
  • L’avenir de mon entreprise et de mon poste ne m’intéresse plus
  • Je suis de moins en moins sociable au travail
  • J’ai perdu mon sens de l’humour lorsque je discute avec mes collègues, mes supérieurs ou des clients
  • Je trouve des excuses pour ne pas me rendre en réunion, ou même pour ne pas me rendre au travail
  • J’ai le sentiment d’être inutile, que mon entreprise pourrait très bien se passer de moi
  • Je suis désenchanté et pessimiste
  • J’alterne les périodes d’irritabilité et les périodes d’apathie
  • Je remets en question mon job et toute ma vie en général

Une étude très inquiétante du Cabinet Deloitte montre que plus d’un salarié sur deux (55%) estime que le travail a perdu en sens au cours des dernières années.

En tant que freelance, suis-je concerné ?

Vous êtes freelance ? Chanceux, va ! Les indépendants ont beaucoup moins de chance d’être confrontés au syndrome du brown-out. En effet, ils décident eux-mêmes de leurs tâches professionnelles et sont souvent plus engagés dans une entreprise qu’ils ont eux-même créée. Le fait de ne pas devoir subir des ordres vides de sens de la part d’un supérieur hiérarchique joue également beaucoup. Le freelance dispose d’une véritable qualité de vie et de travail qui lui assure en général un bon moral et un investissement certain dans son activité professionnelle. 

Toutefois, il peut arriver même aux freelance d’avoir l’impression d’être entraîné dans une spirale qui ne leur plaît guère. Impression de faire un travail vide de sens, scepticisme par rapport aux demandes de ses clients, doutes sur l’intérêt de son activité…Le freelance peut alors se mettre à travailler sans grande conviction et essayer de fuir le plus possible ses obligations.

 Comment redresser le tir afin d’éviter que cette baisse de motivation au travail ne se transforme pas en brown-out ?

  • Sélectionner ses missions

L’énorme avantage que possèdent les freelance, c’est de pouvoir choisir cette mission. La tâche que vous exécutez est chronophage, inintéressante et ne correspond pas à vos valeurs ? Trouvez autre chose. C’est l’occasion ou jamais de se remotiver en refaisant son CV, son portfolio et ses réseaux sociaux ou en entamant une campagne de prospection.

  • Varier ses missions

Vous pouvez aussi tenter de varier les plaisirs. Un rédacteur peut se lancer en parallèle dans la traduction , un graphiste dans la photographie, un développeur apprendre un nouveau langage de programmation… Ce nouveau challenge devrait vous redonner de la motivation au quotidien.

  • Retrouver les valeurs et le sens de son travail

Rappelez-vous pourquoi vous avez voulu exercer ce métier, ce qui vous y a poussé. Tentez ensuite de vous remettre dans le même état d’esprit que lorsque vous avez monté votre entreprise : joie, excitation, fierté…

Life is good!

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